Ronflements et apnées du sommeil chez l’adulte : pourquoi faut-il s’en inquiéter ?

Je ronfle, et alors ?

Le ronflement est un symptôme courant sur l’oreiller. Qui n’a pas déjà ronflé ? Pourtant, il ne doit pas être considéré comme anodin si le ronflement se répète presque toutes les nuits (hors période rhume) ! Le ronflement peut être dû à plusieurs causes mais dans le cas le plus grave, être un symptôme d’apnées du sommeil.

D’où vient le ronflement ?

Lorsque l’air sort des poumons, il passe par le larynx, le pharynx et enfin la cavité buccale. La position couchée favorise une obstruction des voies aériennes supérieures et le sommeil favorise un affaissement des tissus mous (pharynx, voile du palais). L’air a donc du mal à passer entre les tissus relâchés et la pression de notre corps couché.

Les muqueuses pharyngées vont donc être plus sollicitées, la vitesse de l’air sera plus rapide. Le voile du palais va alors rentrer en vibration et provoque le bruit du ronflement.

Source : INSV

Pourquoi je ronfle et pas les autres ?

Plusieurs causes influent sur le ronflement. Certains facteurs favorisent l’apparition de la ronchopathie. Par exemple, la congestion nasale, les allergies, le surpoids. Dès que le passage d’air est diminué, cela constitue un facteur de risque.

Est-ce grave si je ronfle ?

Le ronflement est considéré comme anodin. Néanmoins, des études depuis une dizaine d’années démontrent que respirer par la bouche durant la nuit a des répercussions sur notre santé et notre développement crânio-facial. Les échanges gazeux lors du sommeil sont de moins bonne qualité. Si on respire plus par la bouche que par le nez, nous avons tendance à développer plus de caries, à avoir une face allongée, un palais étroit, des dents qui se chevauchent et des risques accrus de développement des apnées obstructives du sommeil.

A retenir

Le ronflement est également un des symptômes d’apnées obstructives du sommeil. Soyez donc vigilants et ne prenez pas vos ronflements à la légère. Tous les ronfleurs ne sont pas forcément apnéiques mais ronfler indique déjà qu'il y a une résistance au passage de l'air.

Malgré leur caractère très commun dans la population actuelle, cela ne signifie pas que « commun » n’est pas alarmant.

L’apnée du sommeil chez l’adulte. C’est quoi ?

Une apnée obstructive chez l'ADULTE est considérée comme un arrêt du flux respiratoire pendant au moins 10 secondes et se répétant plus de 5 fois par heure.

Elle est due à un passage d’air difficile parmi les voies aériennes supérieures, provoqué par un affaissement des tissus mous. Une désaturation d’oxygène, un sommeil fragmenté et des efforts respiratoires sont observés durant les apnées.

L’apnée du sommeil a différents degrés de gravité et peut être classée en fonction de la fréquence d’apparition des apnées sur une nuit ou une heure. Par exemple, les formes légères présentent entre 5 et 15 apnées de l’heure, les formes modérées, de 15 à 30 apnées de l’heure et les formes les plus graves peuvent avoir jusqu’à 50 apnées par heure !

Elle concerne environ 8% de la population générale et augmente très fortement avec l’âge, le sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes) et l’index de masse corporelle.

Est-ce grave si j’ai des apnées du sommeil ?

Eh bien oui ! Cela peut avoir des conséquences très importantes sur votre santé, votre qualité de vie. En effet, on observe une importante diminution d’oxygène dans le corps et le cerveau, ce qui a pour effet d’avoir un sommeil de piètre qualité car vous ne pouvez pas entrer dans un sommeil profond. Vous avez donc une somnolence diurne, une diminution de la concentration, de l’attention, des risques accrus d’accidents. La privation de sommeil entraîne aussi une cascade de maladies comme l’hypertension artérielle, des risques accrus d’accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiovasculaires, risques accrus de cancers…

Comment savoir si je ronfle ou si j’ai de l’apnée du sommeil ?

C’est votre compagnon de chambrée qui est votre meilleur indicateur ! Il/elle peut entendre un arrêt de votre respiration ou une reprise d’air brusque. Si vous faites cavalier seul, pas de panique !

L’application « i-ronfle » est bien pratique pour enregistrer votre sommeil et les bruits qui y sont associés ! Vous pouvez même réécouter vos productions sonores pour vérifier si cela reste de l’ordre du ronflement ou de l’apnée. Il est conseillé d’effectuer l’enregistrement sur plusieurs nuits afin d’avoir une vue globale de votre sommeil et de ne pas rater un épisode apnéique.

Une échelle de somnolence d’Epworth est également intéressante pour vous rendre compte de l’impact au quotidien de vos apnées du sommeil.

Si vous présentez un score égal ou supérieur à 10, vous présentez une somnolence diurne excessive.

Attention ! Si vous soupçonnez fortement des apnées du sommeil, seule une polysomnographie permet de diagnostiquer votre apnée. Elle peut se réaliser en centre de sommeil en hôpital ou à la maison et dure une nuit.

La polysomnographie consiste à enregistrer le sommeil du patient en prenant en compte plusieurs variables dont la respiration. Elle pourra vous indiquer concrètement combien d’apnées du sommeil vous effectuez par nuit et si vous avez plus d’apnées sur le dos, le ventre, etc.

A retenir….

Vous l’aurez compris ! Votre sommeil c’est votre santé ! Si vous présentez des signes, un dépistage pourra vous fournir les clés pour prendre en main votre santé.

BIBLIOGRAPHIE

1) N. Meslier, S. Vol, B. Balkau, F. Gagnadoux, M. Cailleau, A. Petrella, J.L. Racineux, J. Tichet, J. Tichet,

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ISSN 0761-8425,

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3)Furchgott RF, Ignarro LJ, Murad F. Discover concerning nitric oxide as a signaling molecule in the cardiovascular system. Nobel Prize in Medicine and Physiology 1998.

Article écrit par Fanny Gerber